Frank Melotti / Poésie-théâtre


15 jours Du 1 au 12 février 2012
Déplacement des gouffres Tu m'aimes
de Frank Melotti
 
Mise en scène Frank Melotti Avec Bénédicte Rossignol, Frank Melotti
 
vignette franck 2

 
Note d'intention
Je ne sais pas de quoi je veux vraiment parler ici. Dire autre chose serait mensonge. Ce qui arrive, dans le processus de l’écriture ou de la mise en scène, j’essaye de lui trouver une place de la façon la plus instinctive possible, d’éliminer le plus possible la pensée construite. Je ne me suis imposé qu’une seule contrainte : que cela finisse bien. Etre au final du coté de la vie, de la solution. Du Mensonge.

Il sera question d’amour, je n’ai cessé de le lire dans ces textes. Il sera question aussi de la femme qui m’est proche, une présence continuelle. Qui est-elle? L’autre? Dieu? Moi? Peut-être les trois, tant que l’idée que l’on s’en fait permet de désirer, de vivre…

Vivre!, ah ça oui, vivre, des actes de vie, d’un auteur, d’un metteur en scène, de deux acteurs ; de deux personnages aussi, qui font comme ils peuvent, qui sont bringuebalés entre réel et imaginaire, on a décidé à leur place, idem pour les acteurs, etc…

Il sera question de l’échec, aussi. De sa répétition. De la progression vers la connaissance qui naît des murs que l’on rencontre et qui nous réorientent, comme ce petit jouet voiture qui fait beaucoup de bruit et se cogne pendant longtemps avant de trouver la porte.

Mais qu’est-ce que ça fait peur cette porte! On sent bien qu’il ne suffit pas de la trouver, qu’il y a une façon, un sens pour la franchir. Et qu’il faut surtout ne pas se tromper de sens, sinon…Quel  dommage alors que l’on soit à ce point ignorant… (– ignoré ?) Du coup, chaque pas – chaque scène - dans sa direction est en danger. On en a une conviction intime de ce truc là. Le désir devient peur, peur de l’envers, de la rencontre avec le trou. De l’effroi. Horreur/Désir, Vie/Mort, Amour/Haine, Masculin/Féminin…c’est le couple, la pièce de monnaie. Le gouffre là. On en viendrait presque à préférer le mur.

Sauf la fin. La faim je préfère. Parce qu’il faut bien s’en sortir quand même, donner une solution, ma solution, je veux y croire, j’y crois, acte de vie en corps.


Et puis il y a le théâtre. Ce lieu/acte. Cet endroit où le rien peut exister parce-qu’il est regardé, investi. J’ai envie d’en profiter, redessiner le quotidien, sans rien faire d’autre que l’amener sur le plateau, avec ces petits gestes, ces habitudes, un copier/coller de la vie du dehors quand les gens sont chez eux, au plus proche de l’intime, donc au plus proche du gouffre.


 
L'équipe
Frank Melotti s’est formé comme acteur auprès de Jao Douay, travail proche de l’anthropologie théâtrale, puis auprès de Bernard Guittet. Il a participé aux créations de Jao Douay, Bernard Guittet, Guilaine Philispart, Didier Roux, Sarah Cousy. Il est acteur et co-metteur en scène d’Une nuit arabe de Roland Schimmelpfennig.
Il écrit pour le théâtre : dans le cadre d’une résidence à la Chartreuse à Villeneuve- les- Avignon  pour la pièce de Guislaine Philispart : A quelle heure suis-je devenue ?, ainsi qu’un monologue qu’il interprète : La marmite, et un conte : La reine et les autres.  Il écrit aussi de la poésie. Certains de ses textes sont publiés dans les revues Lgo et Multiples.

Après des études en Lettres et Théâtre, Bénédicte Rossignol se forme auprès de Jean-Pierre Ryngaërt, la Cie Sciences 89, le Théâtre2 l’Acte, Bernard Guittet. Elle a joué sous la direction de Michel Valmer, Michel Mathieu, Jean-Marc Richon, Marc Fauroux, Marie-José Malis, Bernard Guittet, Sarah Cousy des textes de Stig Dagerman, Philippe Dorin, Odön Von Horväth, Roberto Juarroz, Bernard-Marie Koltès, Bernard Noël, Christophe Tarkos,... Ses propres créations produites par la compagnie Spirale 8 prennent la forme de performances, lectures ou mises en scènes contemporaines.

 
Date de diffusion
16 au 18 février 2012, Théâtre Le Hangar (Toulouse)