An-na compagnie / théâtre

1 semaine
Les 15 et 16 octobre et du 19 au 21 octobre 2011
Liberté à Brême
de Rainer Werner Fassbinder
 
Mise en scène Nathalie Andrès
L’équipe avec laquelle je travaille depuis plusieurs années et en qui j’ai une confiance absolue : 
Les actrices et acteurs
Nathalie Nauzes, Muriel Benazeraf, Olivia Kerverdo, Stéphane Naigeon, Philippe Bussière, Adrien Alezard, Richard Duval.                                                        
Eclairagiste Didier Glibert (La lumière aura une place essentielle dans le spectacle)
Cinéaste Film Claire Ananos        
Actrice Film Sylvie Ananos                           
Costumier Cédric Tirado
 
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Note d'intention
Liberté à Brême s’appuie sur un fait divers authentique appartenant à l’histoire de la ville de Brême. En l’espace de nombreuses années, Geesche Gottfried, veuve du bourgeois Miltenberger, assassina quinze personnes sans pour autant perdre sa réputation de femme honorable et pieuse, car ses meurtres par empoisonnement ne furent pas reconnus comme tels. Enfin, découverte tout de même en 1831, elle fut décapitée. Ce fut la dernière exécution publique à Brême.
Je désire monter cette pièce depuis longtemps. Cette pièce m’a fascinée dès la première lecture. Comme un tableau dont on ne peut détacher ses yeux.
Très vite s’est imprimé en moi le personnage de Geesche, le personnage central de la pièce de Fassbinder. Je sais quelle comédienne lui fera prendre chair. Et l’espace scénique : je le vois clairement.
Dans un premier temps, je renonce : trop compliqué, trop de personnages, trop de moyens. Puis je réfléchis, les années passent, je travaille sur d’autres matières.  Je découvre les écrits de Ulrike Meinhof en faisant un stage sur Hamlet/ Hamlet-Machine à Lyon avec les 3HUIT.
Liberté à Brême ressurgit…avec les petits pas et le chant de Geesche.                 
Aujourd’hui mon désir est de travailler avec une équipe réduite, pas forcément le nombre de personnages, pas forcément les âges des rôles.  D’abord les contraintes matérielles et financières m’y ont fait réfléchir et finalement obligé à aiguiser mon désir et le préciser. Je ne toucherai pas un mot de l’écriture de Fassbinder mais en transparence, en filigrane, je ferai entendre la voix ou entrevoir la chair opprimée de la femme terroriste Ulrike Meinhof. Il y aura un prologue à la pièce de Fassbinder, un film court avec les mots de Meinhof portés par une des comédiennes. Juxtaposer les textes, laisser libre le public de réfléchir. Je ne veux ni tomber dans l’explication, ni dans la glorification. Cependant je veux faire entendre au public les voix que le pouvoir fait taire à tout jamais. Qu’il n’y a pas de violence légale et de violence illégale, il y a la violence c’est tout !
Fassbinder m’intéresse parce-que comme Heiner Muller, il donne aux femmes dans son œuvre la place qu’elles occupent dans la réalité. Non pas une place subjective conférée par les hommes mais bien celle née de l’histoire difficile, contradictoire de leur lente émancipation. (s’émanciper : s’affranchir des contraintes morales et sociales ; prendre des libertés). En ce sens, la quête de liberté de Geesche symbolise celle de tout individu socialement ou moralement entravé.                                                                   
Cette pièce m’intéresse non pas dans une lecture psychologique d’un portrait de meurtrière en série mais dans l’interrogation qu’elle porte : l’émancipation brutale, terrifiante d’une femme pour sortir d’une oppression brutale et terrifiante.   Donc il y aura ce chemin lumineux, chemin de croix. Une sorte de musée de l’oppression avec des vitrines contenant les « objets » de l’oppression (le premier mari, le stérilet, etc) pourra apparaître dans les zones d’ombre et le chant de Geesche reviendra ponctuer ce chemin tragique et libérateur.
Il s’agit ici de regarder au microscope l’acte terroriste ou meurtrier. Il s’agit de réfléchir sur l’idée de bouc-émissaire. Oui, Geesche est un « monstre » mais la société qui l’a engendrée n’est-elle pas pire? Je voudrais interroger les gens sur la place que nous laissent les instruments du pouvoir dans la société dans laquelle nous vivons. Rester réellement libre est un combat quotidien. Il n’y a pas que « l’exaction du tyran » qui écrase les gens.
 
An-na Cie
AN-NA est une compagnie de théâtre née en 2005 d’un désir collectif de concrétiser des projets conçus par sa responsable artistique Nathalie Andrès. Comédienne et metteur en scène, elle vit et travaille à Toulouse depuis les années 90.
A toujours privilégié le travail d’équipe dans des compagnonnages plus ou moins longs avec 3BC Cie, La Part Manquante, Quad…
La féminité, la femme dans notre société – que cela soit dans le choix des artistes, des auteurs ou des pièces est le socle des recherches de AN-NA Cie
AN-NA est un outil de travail en commun, qui privilégie le collectif, la fidélité à une équipe, tout en ne se fermant pas à de nouvelles rencontres.
Lecture Mouvementée pour deux comédiennes, Heiner Müller le Brechtien fou est le spectacle fondateur de AN-NA Cie. Spectacle créé pour deux interprètes féminines sur la partition de deux figures théâtrales réécrites par Heiner Müller, Médée et Ophélie. Le spectacle a été joué une trentaine de fois dans des salles de théâtres (Cugnaux, TPN, Hangar…) comme dans des lieux improvisés vers des publics moins citadins( Festival de Montaut dans les Landes, Ancienne usine à ciel ouvert de Villemur…)
Les chaussures de Mr Deshimaru est le second spectacle produit par AN-NA Cie. Adapté d’un roman de la célèbre et contemporaine auteur japonaise Yoko Ogawa, ce solo théâtral voyage aussi bien dans des salles de théâtre proprement dites ( MJC Roguet, Hangar, C.Culturel  Bellegarde..) comme dans des festivals plus populaires (Festival Voisins-Voisines dans l’Ariège).
Liberté à Brême sera la troisième création de AN-NA Cie sur une autre variation du thème, la femme comme figure de l’opprimé.
La compagnie travaille aussi sur un cycle de lectures en partenariat avec la librairie Ombres Blanches.
Elle assure aussi des actions culturelles et de sensibilisation auprès de différents publics.
 
Partenaires
DRAC Midi-pyrérénes Conseil régional Midi-Pyérénes Théâtre de la Digue - aide à la production Goethe Institut Quad/ Voisins-Voisines - coproduction Production AN-NA Cie MJC Roguet - co-réalisation Conseil Général de la Haute -Garonne - attente de réponse Mairie de Toulouse - attente de réponse
 
Dates de diffusion
Nov 2011, MJC Roguet (Toulouse) Avril 2012, centre culturel Bellegarde (Toulouse) Juillet 2012, Festival des voisins (Barat)