Cie Lohengrin / théâtre

1 semaine Du 22 au 26 février 2012

Souvenir d'une bataille de chars

Avec les textes Matériau-Médée et Paysage avec Argonautes de Heiner Müller
Traduction Jean Jourdheuil et Heinz Schwarzinger (Les Editions de Minuit)
 
Mise en scène Laurence Riout – Cie Lohengrin
Avec Jean-Marie Champagne, Amandine Monin et Gaspard Chauvelot
Composition musicale Philippe Gelda
Lumières Didier Roux


 
Coproduction Théâtre Le Hangar (Toulouse)
 


 
Note d'intention

Honnêtement, avant Müller, je n'avais jamais éprouvé d'intérêt particulier pour le mythe de Médée. C'est le poème qui m'a frappée d'abord, le souffle de l'écriture, en deçà de son sujet.
A la catastrophe qui court partout, Müller oppose une parole vivante, un soulèvement de la langue commune. Pour réveiller en nous la nostalgie d'un autre état du monde.
Müller écrit comme on se souvient. Comme on rêve aussi. Par surgissements, éclats, fragments. Et ses textes me parlent de moi, de nous, des morts et des vivants, de guerres et d'exils, de tout ce qui passe et revient.

Dans le temps.
C'est donc une histoire de mémoires. Des vagues de mots déposent sur le rivage une écume de ce qui fut notre histoire. Individuelle et collective.
Le sens, lui, est toujours ailleurs. Non figé, en mouvement. Entre moi qui écoute et les mots qui disent. Dans l'espacement.
C'est ça que je voudrais dire en fait. Ne rien dire que tracer dans l'espace et le temps d'une heure et quelques minutes l'empreinte d'un passage. Pour témoigner de nous.
Au début il était question de mouvement continu, de longues séquences d'actions muettes, mais le travail a fait son chemin, et aujourd'hui, nous proposons un spectacle en trois parties précédées d'un prologue en forme d'invitation au voyage.

WAS BLEIBT ABER STIFTEN DIE BOMBEN / ce qui reste les bombes l'engendrent

D'abord des mots qui disent la mémoire de l'histoire.
Une scène-paysage. Un espace mental. Ensuite la femme.
Une ritournelle. De la musique de foire.
Enfin un visage.
Ça qui reste et qui devient.

Le rythme et la musicalité définis comme moteurs du jeu.
Le mouvement à l'œuvre : traverser une langue.

En 1982, Heiner Müller se tourne vers l'Antiquité et découvre sous les figures de Médée et Jason une métaphore des combats socio-politiques contemporains.
Face à Médée la barbare, l'exilée, l'amoureuse bafouée qui accomplit l'acte inouï de tuer ses propres enfants, Jason le grec, le civilisé, le conquérant, incarne l'expansion occidentale.

À partir du mythe, Müller compose une « pièce » en trois mouvements :
Rivage à l'abandon – Matériau-Médée – Paysage avec Argonautes.
Tentative de rendre compte par une écriture fragmentaire et radicalement poétique
du monde tel qu'il va.
 


L'équipe


Amandine Monin, comédienne, poète et performeuse.
Après un deug de philosophie, elle se forme au théâtre en intégrant successivement L'École du Jeu à Paris dirigée par Delphine Eliet, L'oeil du silence à Cahors sous la direction d'Anne Sicco et l'atelier intensif proposé par la Cie Lohengrin au théâtre Le Hangar à Toulouse.
Parallèlement à ses formations et depuis lors, elle participe à des formes d'interventions poétiques en performant ses propres textes dans des festivals, centres culturels et salles de spectacle. Elle propose également des happenings poétiques avec Serge Pey dans le cadre des lundis de la poésie, à la Cave-Poésie de Toulouse. Elle est également partie prenante des ballades littéraires organisées par la compagnie Paradis éprouvette. Au cinéma, elle tient le second rôle du film Les filles de mon pays réalisé par Yves Caumont en 2002.

Jean-Marie Champagne, comédien depuis 1998.
Après une formation professionnelle de comédien à Toulouse au Théâtre 2 l’Acte dirigé par Michel Mathieu ainsi qu'auprès de la Cie les Insomniaques, il travaille avec des metteurs en scène de diverses compagnies régionales (Laurence Riout, Didier Roux, Georges Bratoëff, Nathalie Nauzes, Michel Mathieu, Solange Oswald, Isabelle Luccioni, Franck Garric, Jean-Jacques Mateu, Éric Sanjou...), essentiellement sur des textes d’auteurs contemporains (H. Barker, S. Beckett, T. Bernhard, E. Bond, Copi, P. Desproges, M. Duras, V. Maïakovski, P. Minyana, H. Müller, L. Norén, H. Pinter, B. Srbljanoviç, B. Strauss, P. Weiss ; mais aussi W. Shakespeare, A. Tchekhov).
Depuis la création en 2001 de la compagnie Lohengrin par Laurence Riout et Didier Roux, il participe aux activités et créations menées par celle-ci au théâtre le Hangar à Toulouse.
En 2009, il monte une création personnelle, Christophe Tarkos se promène en duo avec le pianiste Philippe Gelda, sur des textes du poète contemporain Christophe Tarkos.
Gaspard Chauvelot, comédien.
Après l'obtention de son master de lettres modernes en 2007, il s'engage dans le théâtre et se forme au jeu auprès de la Cie Lohengrin à Toulouse dans le cadre de la formation intensive dispensée par le théâtre Le Hangar.
C'est donc un jeune comédien qui avec Souvenir d'une bataille de chars rencontre sa première expérience professionnelle.
En parallèle, il travaille actuellement à réaliser un projet centré autour de l'œuvre poétique de Bob Dylan en partenariat avec le Marathon des Mots 2011 (Toulouse). Il est également engagé dans l'encadrement d'ateliers d'initiation au théâtre.  

Laurence Riout, comédienne de formation, elle fonde en 1999 avec Didier Roux la Cie Lohengrin qui dirige depuis 2001 le théâtre Le Hangar à Toulouse où elle mène un travail de recherches, de création, de formation et d'accueil de compagnies en résidence. Elle est également en charge de la petite programmation pluridisciplinaire organisée dans les murs du théâtre ainsi que de manifestations thématiques en collaboration avec d'autres acteurs culturels.
Le théâtre qu'elle défend est un espace privilégié de possibles, de tentatives et expériences. Hors psychologie, naturalisme ou quotidienneté, la scène est poème, un paysages de mots et de visions.
Nourrie par le champ chorégraphique, la performance et la poésie sonore, elle met au centre de son travail la musicalité des corps et du dire.
Considérant que penser le théâtre est une des formes de son travail, elle engage en 2009 un master en Art du spectacle, mention dramaturgie et mise en scène au Centre d'Études Théâtrales de Louvain-la-Neuve en Belgique, lieu de publication de la revue Etudes Théâtrales. Depuis, elle va et vient entre pratique et théorie, entre Bruxelles et Toulouse et prépare un mémoire de recherches sur Heiner Müller et Bob Wilson, sous la direction du traducteur et dramaturge Jean-Louis Besson.

Elle a joué des textes de Marguerite Duras, Fernando Pessoa, Copi, Myniana, Jean-Luc Godard, Botho Strauss, Heiner Müller, Jean Genet. Elle a proposé des chantiers de travail sur Maiakovski, Duras et Heiner Müller. Elle propose dans le cadre de manifestations festivalières des petites formes performatives ainsi que des lectures de poètes contemporains.
Avec ses élèves, elle a travaillé à partir d' Eschyle, Brecht, Büchner, Strindberg, Fosse, Llamas, Maeterlink, Tchékov, Ibsen.

Elle signe, avec Souvenir d'une bataille de chars, son premier spectacle en tant que metteur en scène.


 
Partenaires

Mairie de Toulouse
Conseil régional Midi-Pyérénées
Conseil général de la Haute-Garonne


 
Dates de diffusion

2 au 4 et 8 au 11 décembre 2010, Théâtre Le Hangar (Toulouse)
Mars 2012, théâtre le Ring (Toulouse)