Que ne suis-je fougère


mise en scène Lise Avignon
jeu Laure Boutaud | Amélie Gasparotto | Coline Lubin | Charlotte Piarulli | Anne Violet
accompagnement artistique Didier Roux
et avec la présence de Wilfrid Mazorratto

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C'est un travail de recherche à partir de Café Müller de Pina Bausch, prise comme une oeuvre-matériau.
Je travaille à partir de cette œuvre pour qu'elle me guide et m'apprenne à la quitter. Pour que, de ratures en ratures, apparaisse ma propre parole.

C'est un travail sur la rencontre entre Café Müller, nos intimités et une pratique théâtrale bien précise nommée Laisser dire. De cette dernière, disons qu'elle entraîne l'acteur à parler dans l'ignorance de ce qu'il va dire et dans la conscience extrême du moment présent. Cela produit une écriture de l'ordre de fragments taillés dans l'inconscient des acteurs.
Quelques titres pour dire ces fragments  :
C'est pour ton bien / Inquiétude et étendue d'eau / Chagrin (on croit qu'on est libre et en fait on l'est pas) /
Gérard, et autres vestiges du monde ancien / Fascisme révolutionnaire / On voit rien on entend rien / Solitude (un jour parmi d'autres) / Explication incompréhensible / Proverbes pour ne pas mourir / ...



«  Pina Bausch, c'est après le nazisme. Et nous  ?
Je ne suis pas capable de parler de ce que nous vivons. Je ne comprend pas mais je sais la violence de ce que je ressens. Le mépris, et le langage vidé, et les réfugiés qui meurent, et le FN, les banques, les stars, les injonctions contradictoires, l'absence de pensée et la violence des riches... ils doivent pouvoir donner un écho de ça, les acteurs... j'aimerais travailler à inventer la langue de ceux qui ne savent pas dire.  »
(notes de travail, été 2015)


Cie Cristal Palace
Cette structure est intrinsèquement liée au travail de Lise Avignon, comédienne et metteur en scène.
«  J'aime les écritures radicales, quand l'écriture renvoie à l'acte de parler. J'aime les acteurs, quand dans la nudité de leur présence ils jouent, éperdument. Je n'ai peut-être rien à transmettre mais du temps à passer, du temps qui vaille la peine. Le théâtre pour moi c'est comme de la musique. C'est comme ça que je comprend le théâtre. L'espace pour moi c'est beaucoup du mouvement, je veux dire par là que j'aime quand c'est le mouvement qui crée l'espace. L'homme, entrant sur scène, crée un espace qui ne s'explique pas. Une fiction qui n'a pas de mot pour se dire. Et l'homme dit pour dire, pour être homme, pour le souffle. L'homme dit pour le plaisir et pour que sur scène le temps passe, la mémoire vienne.  »
Le monde est rond, adaptation de l'oeuvre éponyme de Gertrude Stein, a été le premier spectacle créé au sein de cette compagnie. Que ne suis-je fougère réunit un groupe de personnes ayant des affinités communes et prend le risque de l'écriture. A ce jour, nous ne savons pas si cela donnera un spectacle.