Oh les beaux jours
d’après Samuel Beckett // Cie Cristal Palace
en résidence du 17 au 23 juillet 2017
Mise en scène : Lise Avignon
Avec : Michelle Zini, Jean-Claude Bastos
Création lumière : Didier Roux
Construction décors : Delphine Lancelle
Partenaires : Le Hangar, Music'Halle, Espace Job, La Gare Aux Artistes
Notes d'intention
La pièce est très connue...
Au centre de la scène, enterrée à demi puis jusqu'au cou, Winnie, « la cinquantaine, de beaux restes ». Avec elle son réveil, son parapluie, son sac contenant entre autres : brosse à dents, rouge à lèvres, boîte à musique, revolver. Non loin d'elle, invisible la plupart du temps et peu bavard, son mari, Willie. Rien à faire que de dignement « tirer sa journée » et, pour cela, elle a son babil, sa mémoire, ses rituels, parfois son Willie et à la toute fin sa chanson.
« Ne demandez pas pourquoi, c'est comme ça ! » disait Beckett. La parole de Winnie n'explique rien, elle est en elle-même acte, pulsion de vie, puissance d'évocation et d'imagination. Elle est moins « à propos de quelque chose » que « en elle-même quelque chose ».
Parler, c'est aussi, c'est d'abord entendre le son de sa voix, se faire une place sonore dans l'espace, imprimer son rythme dans le temps. Par le souffle conjurer le sort mauvais, la blague mauvaise de la condition tragique qui échoit à Winnie – et par extension à chacun de nous.
Ainsi la parole est matière, intimement liée au silence et indissociable du chant. La partition, très écrite et extrêmement précise, de mots et de corps, avance par leitmotiv qui reviennent, se répètent, varient, se transforment.
Présentation de la compagnie
La cie Cristal Palace est intrinsèquement liée au travail de Lise Avignon. Le monde est rond, adaptation de l'oeuvre éponyme de Gertrude Stein, en a été la première création.
J'aime les écritures radicales, quand l'écriture renvoie à l'acte de parler. J'aime les acteurs, quand dans la nudité de leur présence ils jouent, éperdument. Je n'ai peut-être rien à transmettre mais du temps à passer, du temps qui vaille la peine. Le théâtre pour moi c'est comme de la musique. C'est comme ça que je comprend le théâtre. L'espace pour moi c'est beaucoup du mouvement, je veux dire par là que j'aime quand c'est le mouvement qui crée l'espace. L'homme, entrant sur scène, crée un espace qui ne s'explique pas. Une fiction qui n'a pas de mot pour se dire. Et l'homme dit pour dire, pour être homme, pour le souffle. L'homme dit pour le plaisir et pour que sur scène le temps passe, la mémoire revienne.