Petit bois Cie


Dénommé Gospodin


de Philipp Löhle


En résidence du 17 au 27 février





L'équipe


Texte: Philipp Löhle
Mise en scène: Jean-Jacques Mateu
Avec: Damien Vigouroux, Eddy Letexier, Bilbo
Traduction: de l’allemand Ruth Orthmann
Texte: édité aux éditions PUM
Costumes: Sabine Taran
Création son: Bernard Lévejac / Antoine Le Jouan
Régie: Romain Mercier


Propos


Il s’appelle Gospodin, mot russe qui signifie Monsieur mais aussi Seigneur.
(Prononcer Gospodine ou mieux Gospodign)
Il a une idée en tête : se débarrasser du capitalisme, à défaut de pouvoir le renverser à lui tout seul. « Prendre le capitalisme par les couilles » c’est pas si simple. Gospodin est celui qui refuse. Et qui fuit. Il refuse et fuit la société.
Tout débute par une intervention de Greenpeace, qui au nom de la protection animale, le prive du lama avec lequel il vivait en bonne compagnie, et qui lu donnait un moyen agréable et légitime de gagner sa vie, hors de toute exploitation personnelle par le travail. Une façon simple et relax de vivre à coté des clous.
S’enclenche alors un déraillement, une descente. Il refuse le travail, source d’aliénation. Il refuse le confort et la consommation, il décide de pouvoir vivre avec peu, avec moins que rien, juste une question d’organisation. Il refuse l’argent pour ne plus en dépendre. Il rejette ses « amis » qui tentent de lui imposer des combines plus ou moins intéressées. Il rejette sa femme qui pourrait peut-être le ramener à la raison. Il rejette sa mère, qui de toute façon préfère s’intéresser à son autre fils. Il refuse les combines. Pour ne pas s’accommoder, ne pas entre dans le rang, il en sort.
Et de surcroît, il est victime de cataplexie : endormissement soudain face à une émotion vive.
Son trajet épique et comique le mènera jusqu’à la case prison, où, miracle, logé et nourri gratis, il pourra finalement approcher la liberté de ne plus avoir à décider. Dernière station, délivrance de tout signe d’« avoir ». Liberté éminemment paradoxale.
Il s’agit bien d’une comédie. Retournements de situations et surprise abondent. La langue est vive, les personnages mobilisés par l’intérêt personnel, ou bien totalement cyniques ou complètement indifférents. Une comédie épique, écrite par un auteur allemand, digne successeur de Karl Valentin et de Brecht.
La comédie d’une fuite impossible, complètement ancrée dans notre contemporain, dans notre désarroi généralisé face aux réalités économiques, sociales et politiques. « Une pièce qui explore en s’amusant les effets dérégulateurs du capitalisme et rejoint des questionnements tels ceux des indignés, d’Occupy Wall Street. Il n’y a ici ni déploration ni rancœur, tout au plus une rêverie ironique, une utopie désabusée » comme dit Mireille Davidovici.
Une comédie politique, une farce politique, la farce du Dénommé Gospodin.

Philipp Löhle


Né en 1978 à Ravensburg. Etudes d’histoire, de sciences théâtrales et des médias, et de littérature allemande, à Erlangen, et Rome. Il écrit très tôt ses premières pièces de théâtre et réalise des travaux journalistiques et cinématographiques (courts métrages et documentaires). Il a été auteur associé du Théâtre Maxim Gorki de Berlin, du Théâtre National de Manheim, et du Staatstheater de Mayence. Il est aussi metteur en scène.
Kauf-Land paraît en 2005.
Die Kapeler (les accapareurs) : création en 2007 au Shauspielhaus de Vienne.
Gospodin en 2007 : la pièce reçoit le prix d’encouragement du « Bundesverband der Deutschen Industrie » pour. La mise en scène au Schauspielhaus Bochum a aussi été nominée pour le Prix des Dramaturges de Mülheim en 2008.
Lilly Link obtient en 2008 le Prix du jury au Marché aux Pièces de Heidelberg. Das Ding (La Chose), Prix du public des Journées Théâtrales de Mülheim.

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