Mathilde Montrignac
Blanche
En résidence du 25 décembre 2018 au 2 janvier 2019
Crédit photo : Fabien Le Prieult
Auteur : Mathilde Montrignac
Metteur en scène : Mathilde Montrignac
Les soutiens : MJC Ancely, Quai des Arts de Cugnaux, Théâtre le Hangar
Note d'intention
Elle, dans le silence.
Ses mots se propagent sous sa peau, dans ses doigts,
se cachent sous sa langue, derrière ses yeux...
Son corps transpire, se plie, se déploie, vibre de tout ce qu'il y a à dire.
L'histoire de cette femme, seule ou oubliée, désireuse de nous dire quelque chose permet d'aborder la complexité du langage et le geste en tant que communication non verbale.
Prendre la parole, ce peut être le désir de partager avec l'autre ce que
l'on vit à l'intérieur. Mais est-il possible d'être vraiment compris ? Et comment
trouver les mots justes pour se faire comprendre ?
Le silence en dit parfois bien plus long que n'importe quel mot.
On peut parler du paradoxe du mot. D'une part, il rend possible le contact mais par ailleurs, il peut nous mener à de multiples impasses, mêlant les contresens, les double-sens, les malentendus...
Dire quelque chose, même de travers, même en boucle, même sans mot. Plutôt dire que se taire. Mais se taire.
Pendant les réflexions sur ce projet, il apparaît que la prise de parole est intimement lié la place que l'on prend dans l'espace, physique et sonore. Une place que l'on se choisit pour dire. Que le corps est le premier véhicule de la parole. Que ce corps nous donne beaucoup à entendre dans ce qu'il nous donne à voir.
La forme hybride de ce projet questionne le mouvement en passant par la danse, mais interrogeant la frontière entre mouvement dansé et non dansé.
Le texte, écrit et improvisé, est étroitement lié à la corporalité, traité comme une matière de corps.
L'écriture de Jean-Luc Lagarce, en cohabitation avec des poèmes sonores et des flux de paroles improvisées, offre une friction textuelle et nourrit la diversité de l'expression. La répétition inérante à ces formes de dire, est un appui pour l'écriture de plateau, qui se base sur cette répétition qui avance, qui répète sans redire jamais la même chose, qui construit, strate par strate, l'histoire du personnage.
Le décor, une table et une chaise, très simple, mi-abstrait, mi-quotidien, laisse place aux projections et supporte l'évolution de l'espace.
L'équipe
Mathilde Montrignac (porteuse du projet et comédienne) rencontre Loan Le Dinh et Fanny Gaebel (regards complices) pendant la formation "Présence d'acteur" au Théâtre Le Hangar en 2017. Lise Avignon, rencontrée également au Hangar, intègre le projet en tant que regard extérieur.
Mathilde danse depuis toujours et intensifie sa pratique de la danse contemporaine à partir de 2010, notamment au CDC et auprès de la Compagnie Les Gens Charles. Elle entreprend, après plusieurs expériences en amateur, de faire la formation du Hangar pour concrétiser son désir de jouer. Entretemps, plusieurs années de collaborations artistiques en tant qu'éclairagiste ont forgé sa sensibilité, accru sa connaissance du processus de création et construit son réseau relationnel dans le milieu.
Lise, comédienne, metteur en scène et pédagogue, se forme au Conservatoire National de Région de Toulouse, à L'Oeil du Silence puis avec Delphine Eliet (cie Nordey / directrice de L’École du Jeu à Paris). Elle travaille avec plusieurs compagnies et intervient depuis 2015 au sein de la formation professionnelle Présences d'Acteurs du théâtre Le Hangar. Elle apporte au projet son regard précieux, notamment en ce qui concerne le travail de texte improvisé.
La vision de Loan est clairement marquée par son parcours en danse contemporaine et son intérêt pour le corps comme matière organique. Sa sensibilité à tout ce qui s'apparente aux arts plastiques (peinture, installations, sculptures...), influence également son regard artistique.
Le travail de Fanny est nourri par un passé en médiation culturelle pour le Grand Figeac et l'aboutissement de divers projets dans lesquels elle met en scène et joue. Ces expériences, auxquelles s'ajoute la formation du Hangar, lui apporte une aisance dans la construction et l'écriture de plateau. Sa grande réceptivité émotionnelle soutient avec naturel sa direction d'acteur.