21, 22, 23 janvier // 20h
Conférences/performancesConférences-action
Première éditionCycle organisé par la Cie Lohengrin
Quel espace un dispositif conférentiel peut-il ouvrir à la fiction, à l'action, à la poésie, au délire, au rire, à l'émotion...? Comment transmettre, donner à penser, questionner un objet? quels modes d'adresses sont en jeu, quel engagement? Que transmettre? Ce que l'on sait ou ce que l'on ne sait pas? Quelle parole est légitime?
Avec les conférences-action, il s'agit, transversalement aux différents sujets traités, d'interroger la forme même de la conférence en l'exploitant de sa tenue la plus classique à ses
potentialités artistiques.
Jeudi 21 janvier
" Les bouches poubelles de la place Pinel "
par Sébastien Lespinasse et Yves Le Pestipon, explorateurs du réel.Faire une expérience, c’est rêver selon des coordonnées étrangères (Gilles Deleuze)
Les poubelles sont une expression qu’il faut exprimer. C’est une des plus nécessaires aventures de notre temps. Yves Le Pestipon et Sébastien Lespinasse, promeneurs expérimentaux, s’y emploient avec une rage méthodique. Ce soir, ils vont tenter de dire l’essentiel : chaque soir, Dieu joue aux dés dans les containers. Le réel déborde, la prolifération défait et refait la mort, le sexe, les discours et les flux.
" L'art contemporain à l'aune de la ruralité "
par Pierre Monjaret, directeur du lieu d'art contemporain La Bergerie, à Bourréac.Il est inutile de présenter la Bergerie-Lieu d'Art Contemporain, cet espace d'expositions étant maintenant connu bien au-delà de nos frontières.
Depuis sa création il y a un peu plus de cinq ans, la Bergerie n'a cessé d'attirer un large public international venu admirer les toutes dernières oeuvres d'artistes mondialement connus. Le fait que la Bergerie-Lieu d'Art Contemporain soit située à Bourréac, minuscule village des Hautes-Pyrénées a été paradoxalement un atout pour le développement de cette institution. L'avenir de l'art contemporain semble bien se situer dans une ruralité de bon aloi. C'est ce que nous démontrera son directeur au cours de cette conférence.
www.labergerie-lac.com
Vendredi 22 janvier
" La foule et le cinéma "
par Yvan Comestaz, sans qualité.La foule a longtemps inquiété le cinéma, et le cinéma, la foule. Parce que la foule inquiète tout le monde lorsqu’elle paraît (Poe). Parce que le cinéma a besoin d’une foule payante pour regarder une foule en mouvement (les frères Lumière). Parce que le cinéma veut éduquer les foules (Gance), « traverser les foules à toute vitesse » (Vertov), les transformer en peuples (Eisenstein). Parce qu’il est « pour nous de tous les arts le plus important » (Lénine). Parce qu’on l’accuse d’abrutir les foules, de les hypnotiser. Parce que le cinéma met en garde les foules contre sa propre puissance (Lang), et contre la leur (Lang). Parce qu’il dit qu’on ne peut pas en sortir (Vidor), qu’il faut s’y retremper régulièrement (Capra), s’en extraire à tout prix (Welles), qu’on y revient de toute façon (Rossellini), qu’on n’y comprend plus rien (Antonioni).
" Le flamenco n'est pas un dîner de gala "
par Juan Jimena, danseur de flamenco.Comme pour une tragédie, le flamenco se réalise dans une unité de lieu, de temps et d'action. Être ici et maintenant. Il y a urgence !
Juan Jimena – accompagné de Julia Caldera – dans l'exercice de la conférence-dansée traversera tous les Rubicons possibles pour aller dans les contrées oubliées des feux qui font le foyer du Duende !
Samedi 23 janvier
" Le grand jeu des anamorphoses"
par Denis Favennec, mathématicien, co-auteur de La douce perspective (éd. ellipses, 2007).Ana-morphé : qui fait retour vers la forme. Ainsi l'expliquent l'étymologie et le jésuite allemand Gaspar Schott, qui invente le terme dans sa "Magia universalis naturae et artis", en 1657. Le mot suppose perte et restitution d'apparence, déformation - voire défiguration - puis résurrection d'une forme.
Quant à la chose, elle ne lasse pas de surprendre : anti-image, perspective dépravée, l'anamorphose fait paraître sur la scène du tableau tout ce qu'on n'y veut pas voir. D'abord, un chaos de couleurs et de lignes en un certain désordre assemblées ; puis, à mesure qu'on s'écarte du point de vue ou qu'on observe un reflet correctement tordu, lignes et couleurs se ramassent, s'ordonnent, et une chose, qui parfois ressemble à la mort, se dresse au milieu du tableau.
Optique, magie, géométrie, peinture, théologie et mélancolie sont tour à tour invitées à jouer le grand jeu des anamorphoses.
Piero della Francesca, Léonard de Vinci, Hans Holbein le Jeune, mais aussi Chinois, jésuites et autres amateurs et curieux, s'y sont passionnément adonnés ; nous allons en explorer les règles cachées et les profonds effets.
" Louis II de Bavière ou l'original est au fou ce que le poisson est au hareng"
par Saturnin Popoff, professeur d'œnologie à la retraite."Louis II de Bavière, un personnage de roman dans le dernier siècle des grandes monarchies, un roi hors du temps et des conventions, un visionnaire et un nostalgique, un homme qui déchaîna passion et haine, un rêveur dans un monde glacial rempli de calculateurs avides de pouvoir et de fortune. Dans le maelström de l'Europe du 19ème, un homme devenu roi trop jeune se bat pour garder ses rêves et faire triompher la beauté du monde.
Certes tout ça est bien convenu, le rêveur, le pouvoir, la grande conspiration, mais nom d'un ptit bonhomme, cette homme est une ode à la poésie romanesque et foi d'œnologue, je m'y connais. Depuis que je suis à la retraite, je me plonge dans les biographies des grands de ce monde, et bien que Louis II fut un petit parmi les grands, il a su me captiver ; son destin n'a pas changé la face du monde, il n'en demeure pas moins un personnage important de l'histoire moderne, important et surtout intriguant. C'est un être du mystère et encore aujourdhui les historiens s'empoignent pour savoir qui était le vrai Louis II." -Saturnin Popoff-