20, 21 avril // 20h

Conférences/performances
Les Conférences-action

Deuxième édition

Cycle organisé par la Cie Lohengrin


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La conférence invite un ou plusieurs spécialistes à traiter une question définie devant un public réuni pour écouter. Le conférencier parle de quelque chose, directement et frontalement, dans le but d'instruire l'auditoire.
Avec les Conférences-action, il s'agit au départ d'interroger la forme même de la conférence en l'exploitant de sa tenue la plus classique à ses potentialités artistiques.

Nous ne cherchons pas à remplacer un modèle que l'on trouverait désuet par d’autres mieux adaptés aux modes du présent. Nous défendons la forme-conférence et tentons d'en actualiser les potentialités en en élargissant le champ.
Quel espace un dispositif conférentiel peut-il ouvrir à la fiction, à l'action, à la poésie, au délire, au rire, à l'émotion, au non spécialiste. Comment transmettre, donner à penser, questionner un sujet?
Que transmettre? Ce que l'on sait ou ce que l'on ne sait pas? Il y a ce qui se dit et il y a comment cela se dit. Quels modes d'adresse sont en jeu, quel engagement?

Plus largement, il s'agit de chercher un nouvel essor de la parole en interrogeant des situations d'énonciation. Et se laisser gagner par la poésie et les méandres du discours. La fiction n'est peut-être jamais très loin. Raconter des histoires, tout simplement?

Transversalement aux sujets traités, ce sont ces questions que nous mettons en jeu en inaugurant ce second cycle de conférences-action.
 




 

Vendredi 20 avril

Conférence-action 1

Parages du partage / dialogue entre André Gache et Sébastien Lespinasse
 
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Dialogue libre entre deux bricoleurs de langage autour de quelques poèmes de leur composition qu'ils interpréteront. Manière de questionner l'inconnu d'où ces textes proviennent, de sentir le souffle qui les anime, d'interroger leurs formes particulières et leurs processus de création, manière aussi de partager un mystère, une joie, quelques doutes. Manière de laisser, peut-être, le poème parler et nous questionner dans une traversée des signes.

Les conférenciers
Né en 1948, André Gache vit actuellement en Ardèche.
Poète contemporain et auteur d'ouvrages scientifiques aux Cahiers d'études africaines, André Gache a notamment été publié aux éditions Soleils et cendre, ed. La Bartavelle, ed. Les Solicendristes, ed. Tarabuste,(...) ainsi que dans des revues telles que La planète des signes ou Montée des poètes.

Bibliographie sélective Les unités ne s’additionnent pas, éd de L’Attente, 2006 Emme wobo, nous sommes ensemble, éditions Hapax, 2009 http://okibou.blogspot.com


Né en 1975. Sébastien Lespinasse vit, souffle et travaille à Toulouse.

Professeur de lettres modernes, poète, performer, Sébastien Lespinasse est un entremetteur d'expériences, laboureur de langues, activiste polyglotte. Nombreux spectacles dans des festivals et des lieux reconnus dont les Voix de la Méditerranée à Lodève, le Nouveau Festival au Centre Pompidou à Paris, le festival Midi/Minuit à Nantes, Artist's Choice à la Kunsterhaus de Dortmund, le Marché de la Poésie à Paris, le festival Sans titre (mais poétique) à Strasbourg...
Avec Yves Le Pestipon, créations de conférences d'action, dont le spectacle Déplacements infinis programmé au Théâtre Garonne en 2010.

Discographie sélective Aphorismes, avec Sébastien Cirotteau, éditions Pneuma, 2006. Pneuma-Récital, live in Barjols, éditions Plaine Page, 2008.

Conférence-action 2

Le fromage et la poésie. Prolégomènes à toute méditation sur le fromage du Corbeau / par Yves Le Pestipon
 
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Le Corbeau laisse tomber son fromage. Il oublie cette chose qui se tient dans son bec. Il n'en prend pas le parti, dirait, peut-être Francis Ponge. Son désir de montrer sa belle voix, le rend insensible à la présence d'une réalité complexe et désirable, que Saint Augustin, selon Dali, comparait à Dieu : le fromage.
Nous allons rattraper le fromage, sans prétendre donner leçon cruelle, comme le Renard. Nous voulons déployer, contre la fausse poésie du Corbeau, et contre le rire du Renard, notre considération pour une matière naturelle et humaine, liquide et solide, une diversité en un seul corps, qui se trouve au principe de toute poésie qui coule de source, ou de fable, c'est-à-dire de La Fontaine.

Le conférencier Né en 1957. Vit et travaille à Toulouse comme professeur de lettres.
Yves Le Pestipon se balade souvent à la poursuite de sa légèreté. On le rencontre parfois en train de chercher de l'or, d'explorer des grottes, de déchiffrer des poubelles, d'inventer des place Pinel, de bricoler des textes ou de voler des riens. Il est l'inventeur de la "pénétration aveyronnaise", qui est un mode de pensée pratique de l'aventure. On peut le voir cheminer avec d'étranges bandes hirsutes à l'écoute de la poésie sauvage, des signes hasardeux et des chansons de Pascal Lambert.

Bibliographie sélective Traits d’elle, éditions Noir & Blanc, 2000 Samuel Beckett à Fougax et Barrineuf , éditions Clapotements, 2004 Je plie et ne romps pas. Essai sur les fables de La Fontaine , Presses Universitaires de Rouen, 2011
 
 



Samedi 21 avril

Conférence-action 1

Mes pompes funèbres expérimentales / par Antoine Boute
 
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Alors voilà, en ma qualité d’écrivain de polars expérimentaux j’ai monté un nouveau projet révolutionnaire, un truc concernant la mort évidemment, un dispositif révolutionnaire concernant la mort et les enterrements. Mon projet est de rendre tout ça moins chiant, plus sexy, plus grandiose, mégalo. J’ai du coup monté ma petite boîte de mon côté avec deux trois copines et copains, on se fait de l’or en barre je dois dire, puisque notre but tout bonnement c’est : fournir aux clients qui font appel à nous un dispositif artistique expérimental ultra ergonomique à leur mort singulière. Vous souhaitez ne pas mourir bêtement, banalement dans un lit d’hôpital? Faites appel à nous, à notre boîte, on vous proposera un dispositif canon, complètement à la hauteur de la singularité spéciale de votre vie.

Le conférencier Antoine Boute vit actuellement à Tervuren (Belgique), presque dans la forêt.
Professeur de philosophie, écrivain, poète sonore, essayiste, organisateur d'événements, il explore les impacts entre corps, langue et voix selon divers supports et moyens (papier, internet, scène) et aime collaborer avec d'autres auteurs et artistes (Ariane Bart, Lucille Calmel, Mylène Lauzon, Charles Pennequin, Bertrand Laverdure, Sebastien Biset, Sebastien Rien, Jean DL, Mauro Pawlowski, Agnès Palier...). Participe à l'Armée noire depuis ses débuts en 2007. Sa pratique repose fondamentalement sur le langage, ses limites et ses détournements. Son œuvre est un jeu constamment reformulé, absurde, inquiétant et amusant, auquel il convie qui souhaite y participer.

Bibliographie sélective Brrr! Polars expérimentaux, éditions Voix, 2010 Tout Public, les Petits Matins, 2011. http://www.myspace.com/clodo3000  



Conférence-action 2

Toutes les époques sont belles ! : le secret de Rainer Werner Fassbinder / par Yvan Comestaz et Guillaume Gouget
 
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Tout ce qui  nous fait peur, Fassbinder l’a aimé au point d’en faire des films : le couple, la drogue, l’Etat, l’Histoire et toutes les autres formes de la dépendance. En 15 ans et 43 films, il s’est donné une tâche trop lourde pour un seul homme, qui a fini par le tuer : se refaire une famille malgré et avec sa mère et ses amis, retrouver la force du mélodrame et du grand récit malgré et avec la Nouvelle Vague, réconcilier les Allemands avec eux-mêmes malgré et avec la catastrophe nazie, reconstruire une utopie malgré et avec le triomphe de l’Etat-Providence.  
Fassbinder a refusé la contemplation de ce qui est, et plus encore le militantisme confortable. Mais son œuvre énorme, multiple et répétitive est un réservoir de fables, de gestes, de phrases et de chansons où chacun peut trouver de quoi se refaire une morale, et tous une politique.
Nous ne savons pas si nous-mêmes y arriverons. Il faudra pour cela organiser une dispute, évoquer les fantômes de Fassbinder, puis redescendre sur Terre. Mais, avec le même orgueil que Maria Braun quand elle dit que « le développement réel traîne derrière sa conscience », nous voulons retrouver la confiance de l’innocent Franz Biberkopf persuadé, dans Le Droit du plus fort, qu’il va gagner à la loterie ; et l’optimisme un peu fou de Veronika Voss quand elle s’exclame en souriant : « Toutes les époques sont belles ! Je vais faire un nouveau film! ».

Les conférenciers
Yvan Comestaz vit et travaille à Toulouse.
Ancien élève de l’Ecole Normale Supérieure de Fontenay-Saint-Cloud et de l’Université de Paris 1 (Histoire).
Il rédige un mémoire de maîtrise intitulé Criminels et Justiciers dans le cinéma français des années 30 sous la direction de Myriam Tsykounas et Danièle Tartakowsky.
Professeur d’histoire depuis 10 ans, il collabore aussi avec le Théâtre du Hangar : captations, courts-métrages et en janvier 2010 une conférence-action intitulée La Foule et le cinéma.

Guillaume Goujet vit et travaille à Paris.
Ancien élève de Sciences-Po Paris et de l’Université Paris 8 (Philosophie).
Élève de Jacques Rancière, il rédige un mémoire de maîtrise intitulé Réalité, Fiction, Vérité dans le cinéma d’Orson Welles, puis un DEA sur la synthèse des Arts chez Eisenstein.
Aujourd’hui réalisateur de films institutionnels, il écrit dans les pages cinéma du journal en ligne Streetgeneration.fr.