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Ce temps sera consacré à la reprise du spectacle « Topographie »
créé en juin 2022 au
théâtre du Grand Rond



TOPOGRAPHIES est un texte que Noëlle Renaude a écrit, que l’on peut trouver grâce aux éditions Théâtrales et à de nombreuses librairies.

Sur la scène, les corps et les voix appartiennent aux comédien-nes Lise Avignon, Louise Morel, Valentine Porteneuve et Didier Roux.

La mise en scène a été commise par Didier Roux.

Les projecteurs obéissent aux bras et au cerveaux qui y est relié de l’agile Mathilde Montrignac.

Le théâtre Le Hangar, la Gare aux artistes et le théâtre du Grand-Rond ont été assez téméraires pour soutenir le projet.

La grande responsabilité est du ressort de La Belle Cie.
Il n’y a pas eu de production (ce qui nous fait parfois douter de notre existence réelle).





Présentation



La pièce se compose de quatre parties, quatre « cartes », sans relation directe entre elles : scène chorale d'un dimanche à la campagne ; scène-récit s'ancrant dans la description d'une photo de famille et glissant vers du discours direct des photographiés ; dialogue entre deux que l'on devine anciennement intimes ; quatuor pris dans la paperasse administrative.
Les espaces circulent dans cette écriture du fragment : extérieur campagnard, puis espace du temps qui passe, se continue en espace de l’intime pour finir par celui de la routine alliénante.
L'ensemble est manifestement une comédie : vivacité légère du rythme et typologie des paroles, phrases courtes, d'une banalité drôlatique. Derrière ce quotidien, on devine des ombres. Des ombres, mais pas de héros, pas de drames (ou du moins pas traités en tant que tels), la question étant d'abord et toujours la banalité touchante des gens « normaux » vivant leur vie de tout et de peu.

Lorsqu’on découvre le texte, la « topograhie » des lettre sur l’étendue de la page saute au yeux avant même d’avoir lu un seul mot. Ce qui d'ordinaire est de l'ordre de la didascalie est ici transposé sur l'espace de la page même et sur les mots mêmes. Il y a des colonnes, des cases, des variations typographiques, tout un jeu entre le texte et la page dans sa matérialité spatiale.
Nous cherchons a respecter cette graphie de l’écriture et tout le ludique qu’elle suggère en convoquant situations et personnages sans encombrement psychologique ou souci de reconstitution réaliste : des personnages sonores, des relations rythmiques. Ce qui est à garder et chérir, c'est bien cette légèreté de l'écriture. Elle est peut-être salvatrice, cette légèreté qui sans être gratuite respire, sans être farce grotesque est poésie éveillée.

L'enjeu, en s'appuyant sur l'écriture même, est de se laisser guider vers une forme qui n'écrase rien de ce goût de réel sensible, d'une drôlerie qui, si elle nous parle directement, reste complexe et rend compte de la vie et de la parole quotidienne dans son rythme, ses échecs, son insignifiance, tous ses moments non-héroïques.

Ces sentiments moins paroxystiques que dans le grand répertoire théâtral ouvrent sur les notions de tendresse, d'attention, de temps qui passe, et rendent perceptibles la complexité du monde et de ses occupants : relations au sein d'une famille, nuances d'amour, de rivalité, d'ennui, sentiments émergeant au milieu de la paperasse, colère, attachement...

Nous seront quatre sur scène pour incarner tous les personnages (et certaines scène en propose une dizaine). Ce qui implique transposition, décalage, jeu avec la diversité des situations et des rapports. Puis déborder le plateau, jouer avec le hors-scène, les bords, les marges, le public. Ainsi, donner à voir la représentation, le fait que « ce n'est que du théâtre », du jeu.


Pour relier ces 4 cartes, ces quatre scènes nous explorons ce qui est donné en creux par le texte - les espaces de vides, les océans entre les cartes, dans le blanc de la page – et avons créer des sorte de choralités qui proviennent de la scène passé et ouvre sur celle qui vient et qui donne à sentir que l'ensemble est une œuvre chorale. Processions, défilés, fanfares, choeur dansé ou chanté, ce qui va remplir les espaces vides nous donne à percevoir ce texte comme un ensemble d'humanité. De même que nos jours, si morcelés soient-ils !






La Belle Compagnie



La Belle Cie trace un chemin de théâtre qui n'hésite pas à emprunter à la danse contemporaine, à la musique, à la performance.

La Belle Cie porte les créations de Didier Roux.
la racine, il y a un désir d'expérimentation de plateau, un envie de répondre par la scène à des préoccupations qui peuvent venir de l'actualité du monde, de pulsion esthétique, d'emportement intime.
Le comédien est le pivot de ce théâtre et le travail avec les acteurs privilégie des appuis non psychologiques, mais bien plutôt rythmiques, physiques et architecturaux. Le propos est la mise en jeu d’un corps « global » capable de partager du sensible ; l'enjeu est une mise au travail de l'espace et du temps.
La Belle Cie cherche tout à la fois à parler le monde et à parler son monde. Cette préoccupation l'a souvent éloignée du répertoire purement théâtral et conduite vers les zones de la poésie sonore et de la performance.
Sur la scène, souvent peu de choses et beaucoup de minutie. Un soin particulier est apporté à la structuration de l'espace, aux distances entre les objets et/ou les corps, aux vides et aux mouvements. L'espace a souvent besoin d'espace pour respirer. Les éléments sont pauvres et souvent multiples.
L'obsession est de creuser un théâtre qui fait naître du commun, tissé de rêves et d'idées, un théâtre rieur, joueur, attentif, profondément humain et qui dépasse l'humain : un théâtre poétique où le poème fait chair et la chair est poème.



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