JEU & MISE EN SCENE
Stella Godmet et Léa Weber
Note d'intention
Hier j’ai dansé pieds nus, barefoot, tant pis, j’ai jeté mes chaussures par la fenêtre, par dessus-bord. J’ai senti le contact froid du sol, de la glace, dans la chambre verte, miteuse et sans chauffage que j’occupe maintenant. Un bon moyen pour attraper la mort aurait dit ma mère.Attraper la mort, quelle drôle d’image. Si seulement on pouvait l’attraper celle-là, la choper une bonne fois pour toutes, ça nous changerait la vie, non? J’ai dansé pieds nus et je n’ai pas attrapé la mort. J’ai juste laissé mes pieds s’agiter comme ils le font souvent et m’emmener loin, loin de toute cette glace.
J’ai senti le feu s’approcher peu à peu, cette chaleur rampante, des pieds jusqu’à la tête, qui monte, qui monte, comme à chaque fois que je danse. Mouvements désordonnés, signes pathologiques de l’hystérie, aurait dit Docteur C.
Présentation du projet
Tout commence avec l’histoire d’une jeune femme qui, refusant de se soumettre aux normes sociales imposées par la société patriarchale dans laquelle elle évolue, est enfermée et isolée dans une maison de repos. Elle plonge alors dans son imaginaire afin d’échapper au quotidien. Son imaginaire est peuplé de femmes issues de notre Histoire, telles que Jane Avril qui séjourna à la Salpêtrière et Zelda Fitzgerald qui fut elle aussi internée dans un hôpital psychiatrique. Les histoires de ces personnages se croisent et se confondent avec la sienne. Dans ces atmosphères nuancées, la jeune femme se confronte à son alter ego, une facette d’elle-même qui lutte pour s’affirmer et exister.
A la croisée des chemins entre théâtre, danse et musique, et toujours dans une recherche poétique, ce nouveau spectacle fera entendre des histoires de femmes, certaines connues, d’autres moins ou oubliées, qui ont été rejetées par la société, souvent considérées comme folles et hystériques ou qui tout simplement ne rentraient pas dans les “bonnes cases”, dans ce qui était jugé normal et acceptable.