Pour la première fois en 20 ans, il n'y a pas eu d'appel à résidences cette année.
La destruction programmée des lieux et ses corollaires - nécessité de vider les espaces, insalubrité galopante des locaux... - rend impossible toute forme d'engagement auprès des compagnies.
Vous dire la tristesse. Le regret.
Chaque année, entre 20 et 25 cies ont été accueillies, parmi plus de 80 sollicitations. Accueils sans demande de contrepartie, basés sur l'envie et la confiance.
Les critères de nos choix ont toujours privilégié l'artistique, la sincérité, l'humilité. Dans un souci de ne pas laisser prise aux modes, d'allier fidélité aux artistes proches tout en laissant place aux découvertes. Avec une attention particulière au suivi des projets de nos anciens élèves – autant que cela nous fut possible.
Outre le besoin évident pour les artistes et compagnies d'avoir « un endroit où aller », outre l'atteinte que cela représente pour un milieu socio-professionnel déjà malmené, nous regretterons la vitalité-même, les occasions de rencontres, les cafés partagés à l'improviste, les mots échangés entre deux portes.
A toutes celles et ceux qui sont passées entre les murs du 11 rue des Cheminots, merci ! A toutes celles et ceux que nous n'avons pas pu accueillir, nos excuses – les débats furent parfois serrés !
Cet inépuisable bouillonnement, nous le gardons avec nous précieusement, jusqu'à ce que nous puissions ouvrir les nouvelles portes d'un nouveau lieu.